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Refaire du mutualisme un grand projet transformateur

6 août 2025

Au Congrès de la Mutualité, où j'étais grand témoin, j’ai posé trois paradoxes :

  1. Jamais autant de Français n’ont été mutualistes de fait. Mais dans l’espace public, la mutualité est peu comprise, notamment par les jeunes générations.
  2. L’État social craque, certains services publics sont à la dérive, l'endettement galope. Le capitalisme financiarisé déraille et s'avère incapable d'accompagner certaines vulnérabilités, comme la dépendance. Mais la troisième voie mutualiste, conjuguant performance économique et solidarité, est trop silencieuse.
  3. Le mutualisme est né de la révolution industrielle. Une nouvelle révolution est là — IA, climat, travail. Et pourtant, le mutualisme ne prend pas la tête du mouvement.

Il est temps de sortir d'une forme de confort !

Soit le mutualisme redevient un projet de société, soit il devient une gestion marginale du petit risque, voyant ses marges et son périmètre d'action s'éroder lentement dans un contexte réglementaire et de concurrence hostile.

Ce que je propose, c’est une relance du mutualisme comme projet économique, technologique et sociétal.

L’IA est le moteur technologique de la nouvelle révolution industrielle : à nous d’y greffer un cœur éthique.

Pas une IA de prédation, mais une IA explicable, résiliente, souveraine.

Les assurances mutualistes, véritables usines informationnelles, peuvent montrer la voie !

La mutuelle ne doit plus être un guichet qui rembourse des soins ou des prestations : elle doit devenir un "copilote" de la vie, accompagner les parcours avec de la prévention, des actions en nature : santé, travail, environnement – tout est désormais lié. Petite enfance, dépendance, santé mentale, habitat, autonomie…

Les angles morts de la République peuvent devenir les grands chantiers mutualistes de demain.

Et pour les retraites ? Ni répartition à la dérive, ni capitalisation cynique. Il existe une voie mutualiste : un socle de retraites par répartition (c'est notre contrat social) et un complément par capitalisation... mutualiste, avec obligation d'investir dans des entreprises de l'économie nationale qui font du bien à la planète ou au lieu social, et une moindre exigence de rentabilité.

Et surtout le long terme !

Le mutualisme n’est pas une nostalgie.

C’est une force d’avenir. À condition d'ouvrir les yeux sur cette révolution industrielle qui vient et de construire des solutions conjuguant efficacité économique, solidarité "by design" et gouvernance démocratique.

Auteurs
David Djaiz CEO
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